Dossier soutien-gorge > Besoin de push-up?

L'ancêtre du push-up actuel appelé aussi "à balconnet" doit sa fabuleuse destinée à une lingère de la société canadienne Canadelle. Sa trouvaille? Un petit soutien-gorge pigeonnant qui devait tenir comme "un pont suspendu".

Le premier WonderBra sorti des ateliers de la société canadienne Canadelle date de 1964. L’époque est aux poupées sexy, Mattel lance la plus célèbre d’entre elles, Barbie, en 1959 et même si la sculpturale Marilyn a rendu l’âme en 1962, on se souvient encore de sa ravageuse poitrine qui, moulée dans une robe cousue à même le corps, lui permettait d’entonner un sensuel « Happy birthday Mr. President » quelques mois avant sa mort. Alors, si un petit soutien-gorge pigeonnant, ancêtre du push-up actuel peut faire ressembler les filles à leur idole, pourquoi pas ?

Après avoir passionné les canadiennes, le WonderBra traverse l'Atlantique en 1966 et restera en Europe anglo-saxon jusqu’en 1994, distribué par Gossard UK, puis par le puissant groupe Sara Lee. Résultat : les ventes de ce petit bout de tissu connaissent un boom de 300 % entre 1994 et 1995 (un million de WonderBra s’est vendu cette année-là en France et plus de 5 millions dans toute l’Europe). On a même dû organiser un rationnement dans le magasin new-yorkais Macy’s : un seul soutien-gorge par cliente, et pas de discussion ! Un raz-de-marée qui a permis à la marque d’obtenir un taux de 70 % de notoriété auprès du grand public.

Il faut dire que techniquement, ce petit bout de tissu a provoqué une minirévolution. Il faut environ vingt pièces différentes pour réaliser un soutien-gorge classique. Or, ici, il n’en faut pas moins de 42, bretelles et galons compris. Ensuite, le WonderBra a une forme en accent circonflexe (il suffit de le dégrafer et le poser à plat pour s’en rendre compte...). Une fois mis, cette forme permet aux bonnets de se rapprocher. c’est tout. Enfin, ses coussinets sont amovibles pour mieux moduler son décolleté en fonction de l’heure, ou de l’humeur.

Depuis, ils sont nombreux à avoir imaginé de nouvelles techniques pour regonfler le moral des troupes : coussinets injectés d’huiles essentielles, ersatz d’airbags emplis d’air, parfois même réglables avec une petite pompe...

Mais le WonderBra ne s’est pas laissé distancer pour autant. En 1998, WonderBra lance WonderBra Plus pour les poitrines plus généreuses, un maintien et un ajustement sans compromis, suivi en 2004, de WonderBra Moi, une nouvelle petite révolution qui offre aux femmes un soutien qui suit les plus récentes tendances de la mode.

Bref, on n’achète plus un soutien-gorge pour soutenir les faibles mais bien pour séduire et que ceux qui estiment qu’il y a tromperie sur la marchandise se contentent de nous regarder dans les yeux, vraiment dans les yeux...